Mardi 28 mars s'annonce un gros rassemblement anti-CPE partout en France. Voici les quelques 5 bonnes raisons de venir à la manif :

1. Le chômage des jeunes est d'abord un problème d'échec scolaire. À l’opposé, les jeunes sont souvent surdiplômés, et ne parviennent pas à trouver de travail à BAC+4/5. Bizarrement, il est plus facile de trouver du travail quand on a un BAC +2. « Parmi les diplômés de niveau BAC+2 qui travaillaient en 2003, 14% ont été sans emploi au moins une fois au cours de l'année suivante. Ce chiffre grimpe à 20% pour les diplômés du supérieur long (Bac + 4/5) » selon le 20minutes. La question du chômage est devenue un tel enjeu électoral qu'on en oublierait les questions de fond…

2. A-t-on vraiment besoin d'un CPE ? Il existe en France 38 formes de contrats de travail différents, 27 régimes dérogatoires et une dizaine d'organisations du temps de travail. Si un employeur ne veut pas prendre de risques, il peut toujours employer un jeune en CDD. Le CPE ne risque-t-il pas de remplacer juste les rares CDI que certains jeunes de moins de 26 ans parviennent à obtenir ?

3. Les résultats du CNE sont mitigés. "Seuls 29% des dirigeants des très petites entreprises (TPE) affirment qu'ils ont créé de l'emploi grâce au CNE. Les autres ont profité de la souplesse nouvelle offerte par ce contrat pour diminuer les risques engendrés par une embauche" selon l'Express. Pourtant, le CNE a plus de légitimité d'exister que le CPE puisqu'il s'adresse aux petites entreprises qui logiquement sont celles qui prennent le plus de risque à embaucher. Le CPE, ouvert à toutes entreprises, devraient donc aboutir à des chiffres encore moins convaincants.

4. Vers le contrat unique. Le CPE n'est qu’une étape des réformes du code du travail. Le contrat unique, logiquement l’étape suivante, devrait ressembler peu ou prou au CNE/CPE, mais pour tout le monde, dans toutes les entreprises, éliminant de fait tous les autres contrats. Ce qui amène à penser que le CPE ne peut avoir été imposé sincèrement pour enrayer le chômage des jeunes, sinon il aurait été beaucoup mieux conçu… ou bien nos politiques sont vraiment des manches.

5. Le CPE n’est qu’un autre contrat de travail. Ce qu’il faut, c’est créer de nouveaux emplois. Inciter les entreprises à employer des jeunes est absurde. Elles devraient en avoir besoin. C’est pourquoi il est nécessaire de réinvestir massivement dans la recherche et dans les entreprises innovantes. Comme chacun sait, les grosses entreprises ne sont pas les meilleures quand il s’agit d’employer. La flexibilité de l’emploi, elles y ont de toute façon accès grâce aux SSII. Et la pression des actionnaires pour faire du profit à court terme est telle qu’elles engagent parfois des restructurations au moment même où elles font du bénéfice. Si on suit cette logique, il serait bon d’aider financièrement les entreprises de taille humaine plutôt que d’investir dans celles qui licencient à tour de bras.

Pour finir, quelques éclairages sur certains chiffres.

Selon l’Insee :
  • Le taux de chômage chez les jeunes de 16 à 24 ans en 2004 était de 22%.
  • La proportion de jeunes au chômage pour en 2004 était de 8.1%
  • Le chômage concernait en 2004 environ 600 000 jeunes. (environ 50 000 de plus cette année)

Le taux de chômage chez les jeunes est le nombre de chômeurs parmi les actifs (excluant les étudiants et les gens non déclarés chômeurs).
La proportion de jeunes au chômage fait référence à tous les jeunes âgés de 16 à 24 ans.

Le chômage des jeunes en 2004 - analyse CPE


  • 2001 a été la meilleure année pour le chômage des jeunes en France. 17,6 % en mars 2001. Mais il paraîtrait selon notre gouvernement, que les emplois jeunes sont un échec.

En Europe :
  • La France est à la 20ème place sur 25 en ce qui concerne le taux de chômage.
  • La France est à la 18ème place sur 25 en ce qui concerne la proportion de jeunes au chômage.

Dans le monde :
  • Les jeunes représentaient 47% des 186 millions de personnes au chômage en 2003, alors qu'ils ne constituent que 25 pour cent de la population en âge de travailler. Il en ressort que l'écart se creuse toujours plus entre la progression du nombre de jeunes et la capacité des économies à leur fournir du travail, indépendamment de la flexibilité des contrats de travail.

Sachez pour finir qu'historiquement, ce sont les patrons qui ont inventé le CDI pour stabiliser leurs effectifs. Les salariés n'en voulaient pas, selon l'Express. Les temps changent, la conjoncture n'est pas la mêmeTM. Nous sommes face à un problème qui dépasse l'humain. Nous sommes victime de la loi du marché. Cette foutue loi de l'offre et de la demande. A quand les offres d'emploi aux enchères ? Ah mince, certains y ont déjà pensé...

Sur bordeaux, une seule adresse pour se renseigner autour de la mobilisation anti-CPE :
Pour plus de renseignements, le dossier CPE/CNE/CDI de l'Express : les liens vers les différents articles sont sur la colonne de droite.

Bordelais en grève