C’est la mode, et j’y succombe. Beaucoup de jeune gens parlent de leur « quartier populaire » sur leur blog. On y apprend pêle-mêle leur bon plan, leur sortie, leur vie sociale palpitante.

Mon « quartier populaire » à moi, c’est le huitième arrondissement de Paris. Et quel quartier !

Loic Le Meur et Thierry Ardisson y siègent, croisant Gérard Lenorman et Didier Barbelivien à la sortie des urnes. Un quartier à 75% à droite toute, à l’image des plus de 65 ans, et de notre formidable député de la quatrième circonscription, Pierre Lellouche, plus sarkozyste que l’original.

Résultats des présidentielles 2007 dans le huitième arrondissement de Paris

Pas étonnant alors d’y voir le siège de l’UMP rue la Boétie, en face des anciens locaux des Echos. A la Madeleine, Hédiard et Fauchon nourrissent nos rentiers qui se lèvent tard. Un peu plus à l’ouest, en remontant le Faubourg Saint Honoré, les voitures de police s’entassent place de Beauvau, condamnant une partie des trottoirs par des barrières et des gardes se relayant en continu pour assurer la sécurité des puissants.

Au nord, c’est le quartier des ambassades et des banques, puis le parc Monceau, un beau parc qui sent le crottin de cheval. Au sud, les Champs-Elysées ruinent des touristes consentants, quelques russkov parvenus et émirs accompagnés de fantomatiques femmes en voile noir.

Saint Philippe du Roule et Georges V en semaine, c’est le bal des costards pressés. 20 minutes chronos pour engouffrer un sandwich végétarien à 10 euros. Le week end, seule la messe du dimanche déplace nos familles nombreuses aux pullovers sur les épaules.

Le huitième, c’est les riches au pluriel. Rentiers, banquiers, carriéristes, s’y côtoient dans une ambiance « café à 6 euros ». Une formidable mixité sociale de droite en somme.

Tout ceci, vous imaginez, est drôlement émoustillant à vivre au quotidien. C’est pourquoi, pour vous chers lecteurs, j’ouvre une nouvelle section sur ce blog, la chronique du huitième. Enjoy.