mardi 10 juillet 2007

Les générations et la campagne présidentielle, ma petite théorie à la con.

Bien ! Je vous ai présenté les générations X et Y, et la tremblote que provoque les Y auprès de nos amis les entrepreneurs. Il est temps que vous explique ma petite théorie.

J'ai en effet essayé de corréler cette théorie avec les résultats des votes aux présidentielles 2007. Flash Back… lorsque j'ai écrit ce petit pamphlet sur les sondages de vote de nos anciens au scrutin présidentiel, je n'étais pas spécialement étonnée au final que les +65 votent massivement à droite. Ça paraissait cliché, mais c'était quand même loin d'être un scoop. Il me manquait par contre les raisons, et même si vous chers lecteurs avez essayé de m'aiguiller, je suis désolée de vous apprendre que nous avons tout de même bien piétiné sur cette enquête, comme les dizaines d'autres blogs ayant relayé l'info.

Et puis un lecteur m'a gentiment laissé un article sur cette fois-ci les sondages à la sortie des urnes. C'est alors que mes premiers soupçons sur notre précédente théorie s'intensifiaient. Effectivement, les vieux n'étaient pas les seuls à avoir voté majoritairement pour Nicolas Sarkozy, les 25-34 étaient également de la partie.

25-34 ans, ça ne vous rappelle rien ? Mais bien sûr ! Ne serait-ce pas à quelques unités près nos petits camarades de la génération X ?


Et hop ! Un petit schéma pour résumer le tout.

Générations Strauss et Howe rapportéesa aux résultats du second tour des présidentielles 2007 en France

Nous avons donc sur la première ligne les 4 générations susceptibles d'avoir voté aux dernières élections présidentielles et sur la deuxième ligne, nous avons les résultats de vote par tranche d'âge, rapporté à leur date de naissance. La timeline c'est bien sûr l'année de naissance de nos générations et tranches d'âge. Ainsi, les 25-34 sont nés entre 1973 et 1982, et ainsi de suite.

Vous ne voyez toujours pas oĂą je veux en venir ?
On dirait bien, si l'on se fie à la classification Strauss et Howe et la thèse générationnelle, qu'il y ait comme une concordance de fait.

Le vote, à droite comme à gauche, suivrait assez distinctement les changements de mentalité entre génération, et ceci de façon relativement nette. On peut même considérer que les tendances s'inversent entre génération. Autre fait amusant, si l'on s'en tient à cette théorie, les générations minoritaires voteraient plutôt à droite, tandis que les majoritaires seraient tentées par la gauche. Un fait assez connu des historiens, les mouvements révolutionnaires sont généralement possibles quand ils sont portés par un groupe majoritaire. A l'inverse, être dans un groupe inférieur en nombre, c'est l'assurance d'échouer face à la classe dominante. D'ailleurs, les révolutions de la fin des années 60 se sont produites majoritairement dans les pays où le baby-boom avait eu lieu. Pays avec lesquels nous sommes de ce fait étrangement liés par la thèse générationnelle.

Un petit mot pour les quelques visiteurs qui se perdraient ici et s'exaspèreraient de la non exactitude de mes propos. Certes, la classification Straus et Howe est américaine, mais je n'ai pas trouvé de classification française très claire, hormis celle de Jean-Luc Excousseau. Le soucis c'est qu'elle ne parle plus de génération silencieuse, baby-boomer, X et Y, mais de génération "Héritage", "Naturel", "Réseaux" et "Mosaïque". Par soucis de compréhension, j'ai préféré ne pas partir sur une nouvelle théorie.
Au final, prenez la quasi-totalité des classification générationnelle et collez-les au résultats des dernières présidentielles, et vous tomberez sur les mêmes schémas.
N'oubliez pas également qu'il s'agirait seulement de "tendance". Je ne cherche pas à dire que tous les ressortissants d'une génération voteraient pour untel et ainsi de suite. Je précise car nous sommes sur un blog, et que le propre du blog est d'inciter des visiteurs souvent anonymes à balancer quelques ânneries sans lire les petites notes en taille 1 en bas des billets.

jeudi 7 juin 2007

Génération Y, le cauchemar des RH

En cherchant de l’info sur les X et Y, je suis tombée sur plusieurs sites de ressources humaines faisant état du « problème » des Y. J’ai ri tellement je me suis reconnue dans leurs descriptions.

Commençons par Benjamin Chaminade. Il définit l’entrée des Y dans le monde du travail en 7 points. Deux extraits :
    La fin des réunions : Ecrire un email est déjà trop long, […]. Impatients dans leur langage, ils n’attendent pas un changement lent et régulier mais instantané ! Une réunion sera considérée comme improductive si elle dure plus de 15 minutes. « Quoi ? Encore une réunion aujourd’hui ? Pourtant nous nous sommes vus à la machine à café ce matin ! »

    La fin des questions : Mettons cela sur le compte de l’arrogance de la jeunesse mais il devient difficile d’avoir une oreille attentive tant ils sont sûrs d’avoir déjà la réponse. En réalité, il y a de fortes chances qu’ils aient effectivement la réponse. Une newsgroup, un forum ou un tchat online aura suffi. « Non boss, je ne suis pas d’accord, selon l’étude de l’ADEME, que j’ai trouvée sur le forum cyberacteur, l’électricité est le moyen de chauffage le plus polluant ! »

J’ai beaucoup aimé également les inquiétudes des rédacteurs de cadresonline.com. :
    Et bien entendu, la culture et les comportements de ces jeunes déroutent les recruteurs et dérangent les DRH. Un malaise profond et mal vécu par nombre de professionnels des ressources humaines, qui tentent, tant bien que mal de s'adapter.

Quant Ă  la toile des recruteurs, mĂŞme combat :
    Bref, la génération Y désire des conditions de travail sur mesure : horaires flexibles, formation continue, année sabbatique, congés familiaux, garderie en milieu de travail, liberté et, surtout, autonomie. Demander autant, ça ne s’est jamais vu.

Encore un extrait d’un manager offusqué :
    Ce ne sont plus aux jeunes diplômés de devoir faire leurs preuves mais aux managers ! Par exemple, les premiers à souffrir en ce moment sont les cabinets d’audit qui ont poussés à l’extrême le système « presse citron » faisant l’apologie du stress, des délais de réaction instantanés et des horaires de travail à rallonge.

Mais encore :
    L’importance de ces critères a évolué. Si les jeunes diplômés veulent gagner de l’argent, ils attendent d’abord de s’épanouir. L’enrichissement n’est plus la première motivation comme il a pu l’être dans les années 80. Cette demande d’épanouissement demande aux managers d’être plus cool et de guider plus que de contrôler pour alléger le système hiérarchique.

Mais rassurons nos recruteurs. Les Y sont dit également plus autonome et plus prompt à travailler en équipe. Habitué dès leur plus jeune à âge à utiliser un ordinateur et les outils de communication, ils sont rapides, efficaces, et s’adaptent très facilement aux nouveaux outils.

(la suite dans un prochain billet...)

lundi 4 juin 2007

Génération X, génération Y

Parmi les tentatives de classification des être humains, il en est une que je reconnais bien sympathique, c’est la classification par génération.

Elle va dans le sens de la fracture culturelle, qui peu à peu supplante (ou complète) le concept de fracture sociale et de luttes des classes (sociales).

Les baby-boomers, ça, vous connaissez. D'après nombre de sociologues, ils mettent la société au dessus de tout. Ainsi pour nos cinquantenaires, Le bonheur s’atteindrait par le travail et la réussite sociale, mettant l'accomplissement de soi au second plan.

Mais que savez-vous des générations X et Y ?

Génération X, idéal spatial, désillusions et cynisme.

Selon Wikipedia, il s’agirait des occidentaux nés entre 1961 et 1981, mais certains s’accordent pour dire qu’en France ce serait entre 1964 et 1977 ou entre 1961 et 1978 (rien est clair pour la classification française).

Enfants, ils avaient la tête dans les étoiles. La révolution manquée de 1968 a fait d’eux des apolitiques convaincus, bien plus préoccupés par la conquête de l’espace et le progrès des sciences et des techniques.

Philippe Katerine, digne représentant des X, est l’auteur d’une chanson qui résume bien l’état d’esprit des jeunes garçons de l’époque.



A la télévision, ils ne juraient que par Albator, Capitain Flamme et Ulysse 31. Adolescent, la conscience d’être une génération minoritaire, écrasée par les baby-boomers, inhibe toute forme de révolte constructive. Touchés de plein fouet par le chômage, le SIDA, les rêves d’enfants s’envolent, l’esprit punk se généralise. No futur et tout l’toutim, qui n’aboutiront qu’à quelques échauffourrées et un sentiment d’être exclus d’avantage.

Adulte, le X est un être désabusé. Il ne croit pas en grand chose, ce sent désespérément nul et prie pour qu’il ne lui arrive rien de pire.

A partir de 1978, arrivent les Y, la génération p’tit con.

L’i grecque, c’est le p’tit frère ou la p’tite sœur du X. Face au complexe d’infériorité du frangin, il affiche une arrogance folle. Déjà, ils ont la chance d’être plus nombreux et profitent du débroussaillage des X. Ils ne croient en rien, même à 8 ans. Ils tiennent tête, se moquent des adultes, sont canaillous comme pas deux.

Pour moi, c’est la génération South Park. On peut se moquer de tout, dans l’excès et avec la ferme intention de ne s’attacher qu’à une seule idéologie, celle de n’en avoir aucune. Dérision est le maître mot de cette génération nourrie aux mangas débiles dont ils reconnaissent aisément leurs bêtises avec une franchise et un recul à faire trembler les X. Le cynisme dépressif des X se fait alors surpasser par tant de désinvolture tranquille.

Alors les vieux, prêt à affronter la génération Y ? Que peut-on espérer de cette génération de cancrelats ? La suite bientôt sur ce blog...

                 
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