lundi 4 juin 2007

Génération X, génération Y

Parmi les tentatives de classification des être humains, il en est une que je reconnais bien sympathique, c’est la classification par génération.

Elle va dans le sens de la fracture culturelle, qui peu à peu supplante (ou complète) le concept de fracture sociale et de luttes des classes (sociales).

Les baby-boomers, ça, vous connaissez. D'après nombre de sociologues, ils mettent la société au dessus de tout. Ainsi pour nos cinquantenaires, Le bonheur s’atteindrait par le travail et la réussite sociale, mettant l'accomplissement de soi au second plan.

Mais que savez-vous des générations X et Y ?

Génération X, idéal spatial, désillusions et cynisme.

Selon Wikipedia, il s’agirait des occidentaux nés entre 1961 et 1981, mais certains s’accordent pour dire qu’en France ce serait entre 1964 et 1977 ou entre 1961 et 1978 (rien est clair pour la classification française).

Enfants, ils avaient la tête dans les étoiles. La révolution manquée de 1968 a fait d’eux des apolitiques convaincus, bien plus préoccupés par la conquête de l’espace et le progrès des sciences et des techniques.

Philippe Katerine, digne représentant des X, est l’auteur d’une chanson qui résume bien l’état d’esprit des jeunes garçons de l’époque.



A la télévision, ils ne juraient que par Albator, Capitain Flamme et Ulysse 31. Adolescent, la conscience d’être une génération minoritaire, écrasée par les baby-boomers, inhibe toute forme de révolte constructive. Touchés de plein fouet par le chômage, le SIDA, les rêves d’enfants s’envolent, l’esprit punk se généralise. No futur et tout l’toutim, qui n’aboutiront qu’à quelques échauffourrées et un sentiment d’être exclus d’avantage.

Adulte, le X est un être désabusé. Il ne croit pas en grand chose, ce sent désespérément nul et prie pour qu’il ne lui arrive rien de pire.

A partir de 1978, arrivent les Y, la génération p’tit con.

L’i grecque, c’est le p’tit frère ou la p’tite sœur du X. Face au complexe d’infériorité du frangin, il affiche une arrogance folle. Déjà, ils ont la chance d’être plus nombreux et profitent du débroussaillage des X. Ils ne croient en rien, même à 8 ans. Ils tiennent tête, se moquent des adultes, sont canaillous comme pas deux.

Pour moi, c’est la génération South Park. On peut se moquer de tout, dans l’excès et avec la ferme intention de ne s’attacher qu’à une seule idéologie, celle de n’en avoir aucune. Dérision est le maître mot de cette génération nourrie aux mangas débiles dont ils reconnaissent aisément leurs bêtises avec une franchise et un recul à faire trembler les X. Le cynisme dépressif des X se fait alors surpasser par tant de désinvolture tranquille.

Alors les vieux, prêt à affronter la génération Y ? Que peut-on espérer de cette génération de cancrelats ? La suite bientôt sur ce blog...

dimanche 3 juin 2007

Volem rien foutre al paĂŻs

Ou un documentaire au titre évocateur pour un pur moment de rafraîchissement intellectuel. A travers ce voyage entre diverses communautés vivant en quasi auto-gestion, Pierre Carles tente de nous démontrer que le travail et la consommation ne sont pas les ultimes buts de chaque être humain.

Un sujet particulièrement sensible, puisque tous les représentants politiques et syndicaux sont bien tous en accord sur un point : le chômage est un fléau, il faut en conséquence donner du travail à tout le monde. D’autres plus aventureux invoqueront le but ultime de cette religion : relancer la croissance par la consommation. Travaillons à tout prix pour gagner de l’argent, dépensons-le en consommant des biens ou services futiles, ou encore mieux, endettons-nous pour consommer. Question simple : êtes-vous sûr de sortir gagnant de ce système ? Pourquoi alors ne pas changer de vie ?

Pour compléter ce qu’expose ce film, voici quelques idées en vrac.

Tout d’abord ne pas travailler ne veut pas dire être inactif. Cela a bien été démontré dans le documentaire. Il me semble important d’apprendre à s’occuper autrement que par un travail salarié et développer constamment de nouvelles compétences pas forcément utile pour le monde du travail, mais pour soi.

C’est amusant d’ailleurs de constater que les travaux manuels ont disparu progressivement de l’école pour laisser une plus grande place à des disciplines beaucoup plus abstraites.

Pour apprendre à être autonome, rien de tel pourtant d’être un touche à tout, et d’être au moins capable de construire soi-même quelques meubles, voir sa maison ou encore faire pousser quelques légumes. L’autonomie, ça semble décidément aussi ringard que ma digression sur ce documentaire.

D’ailleurs, encore une parenthèse. Dernièrement, Ségolène Royal faisait part d’un témoignage d’un homme qui se levait tous les matins en laissant entendre à son fils qu’il se rendait au travail, alors qu’il était au chômage,. La réponse à ce genre de cas doit-elle forcément être une offre d’emploi ? Ou bien peut-on imaginer que nous changions de mentalité ? Finalement, quel mal y a-t-il à ne pas travailler ? Avant que ce brave homme retrouve un emploi, je me poserais d’abord la question de la culpabilité. Pourquoi est-ce si honteux, et d’où son fils tire l’idée que son père est un raté s’il n’a pas de travail. Nous devons réformer notre façon de voir et de vivre le travail, cela me semble pourtant une évidence.

Une chose m’angoisse constamment. Imaginez-vous vous réveiller un jour, faire un constat sur votre vie, et vous rendre compte que ce que vous avez accompli dans votre parcours professionnel, ça ne rime à rien. Vous vous fichez éperdument de ce que les différentes entreprises dans lesquels vous avez travaillé ont pu devenir, et de toute façon, vous n’étiez pas un décideur. Et puis votre travail n’était pas intéressant. De plus, le jour de votre départ, seuls quelques collègues sont restés pour le pot. Depuis vous n’avez pas de nouvelles.

Ma vision est que l’idée comme quoi nous devons travailler à tout prix pour vivre est un concept bien aliénant. Ça ne mène individuellement à rien. Il me semble pourtant admis qu’à choisir entre faire un boulot de con, même bien payé, ou laisser faire une machine à notre place, le choix est vite fait. Je pense ici aux caissières de je ne sais plus quel supermarché qui souhaitaient garder leur emploi. On comprend tout à fait qu’elles aient besoin de vivre, mais enfin c’est peut être aussi le moment de faire un travail un peu plus enrichissant non ?

La liberté de disposer de son temps n’a pas l’air d’être une idée à la mode. Personnellement je pense que c’est la seule vraie liberté, et le seul moyen d’accéder à l’accomplissement de soi, et donc au bonheur.

Bien sûr, une partie d’entre vous va trouver ça ringard, ou bien « d’un autre temps ». « Les barbus-chevelus qui se la coulent douce en Ardèche, on a bien vu que ça ne marchait pas ». (Surtout toujours répondre à ce genre de questionnement anarco-bolchévique par quelques poncifs qui prêtent à rire, ce n’est pas très argumenté mais ça marche).

Mais quoi que vous pensiez des communautés agricoles et autres expériences autogestionnaires, je reste intimement persuadée d’une chose, c’est que je ne serais jamais heureuse dans ma petite vie de salariée à faire des GIFs animés pleins de lapins turquoises. Et ça me parait bien moins idiot d’occuper son temps à construire sa propre maison et cultiver son champ.

A ce moment de votre lecture, vous vous dites sûrement que ma logorrhée est pleines de lapalissades et de niaiseries, et que le p’tit vin italien enfilé après ma vision de ce film au MK2 Beaubourg (un cinéma qui s’évertue à passer tous les films ovnis en semaine à 11h du matin, rendant leurs visions totalement inaccessibles aux travailleurs lambda) m’a décidément bien tapé sur le système.

Je vous réponds par une autre idée bien simpliste mais tellement importante à garder en tête : on n’a qu’une putain de vie. Et cette année c’est sûr, j’entreprends quelque chose de différent. Affaire à suivre…



jeudi 3 mai 2007

Stupides métaphores sur le sport

Bon dieu de bon sang qu’est-ce que vous avez tous avec le sport ! Depuis quelques semaines, c’est la nouvelle mode, chaque battement de cils de blanche neige et du p’tit nain a droit à sa parabole sportive. Du « essai transformé pour Royal » au « Sarkozy a gagné le match aller, Royal arrive à bout du match retour » sans oublier le « Bayrou voulait être le champion du match, il n'en sera que l'arbitre » tout le monde à le droit à son p’tit commentaire à la Thierry Roland.

Sur la même lignée, fallait voir les commentaires des pipoles lors du dernier meeting de Sarko à Bercy. Impossible de me souvenir des formules exactes, mais en gros, la « finale » doit se jouer entre les deux premiers, on ne dispute pas de match avec le troisième avant d’affronter son adversaire… Et j’en passe.

Alors c’est bien mignon tout ça, mais faudrait pas confondre une élection aussi naze soit-elle avec un match de foot. C’est complètement hors de propos, c’est de la pure paraphrase vide de sens, sauf si on tend à dire que ce scrutin n’est qu’un jeu. (Après tout, si telle est votre opinion...)

Evidemment, Yves Threard, le schmurtz de N’ayons Pas Peur Des Mots sur iTélé, aime bien lui aussi les paraboles toutes moisies. Pour lui Royal joue à l’italienne, comprendre qu’elle slalome entre les questions, tandis que Sarkozy joue à l’anglaise. Merci Yves, grâce à toi on a fait un grand pas dans l’analyse politique ce soir là.

Yves Threard
Yves Threard, la crème du journalisme français

Pourtant dans l’esprit, ça aurait pu faire un bon sketch de beauf toutes ces répliques là. Un genre de compilation de blague façon Pif Poche mais qu’avec du foot et des présidentiables. J’aurais bien vu Bigard le jouer. Sur que dans l’histoire, Royal aurait pris un ballon dans le cul, et Bayrou perdu sa savonnette dans les douches. Et bordel on aurait ri. Oh ça oui. J’en pleure tellement c’est à se fendre la gueule.

Bref, l’effet moundial, ça dure pas que pendant le mondial apparemment. C’est un peu comme la chtouille, une fois que tu l’attrapes, c’est pour la vie.

Journalistes ! Rendez le football aux footballeurs !

Mai 68, Jean-Claude Seine

samedi 3 juin 2006

Web Flash Festival 2006 et concert de Nabaztag

Samedi dernier, Steph, Mat et moi étions tout feu tout flamme. Nous avions qu’une chose en tête : se bourrer la gueule au champ’ et p’tits fours.

Quoi de mieux pour cela de s’incruster dans quelques remises de prix dans un quartier bourge de Paris ? Le Web Flash Festival nous appelait…

Et bien que vous dire. On l’oubliera vite cette soirée. keud, nib, nada, rien pour nos amis flasheurs venus de la France entière. Pas de quoi se rincer la bouche et se dilater le gosier tout en taillant le bout de gras avec, entre autre, nos amis de Motion Twin que je félicite, car ils ont remporté le prix du meilleur jeu Flash avec Hammerfest (je plafonne au level 46 pour ma part).

Le Web Flash Festival était introduit par un concert de Nabaztag. Vous savez ces lapins ultra tendance qui ne servent à rien, sauf à décorer à la cheminée, si tant est que l’on aime voir traîner des fils électriques, car comble de tout, notre ami le rongeur est filaire. Et malgré tout le respect que j’ai pour les artistes et musiciens, c’était puissamment ennuyeux. Mat et Steph confirmeraient s’ils étaient moins snob et daignaient de temps en temps à commenter mes billets tout nazes.

web flash festival 2006

concert de Nabaztag

concert de Nabaztag

samedi 13 mai 2006

Ce que peut provoquer le manque de sommeil

Le constat de ces deux premières semaines dans le 92 n'est pas triste. S'il fallait résumer, j'ai :

- Cru avoir perdu mon PDA finalement oublié dans un restaurant gay,
- Frustré un voleur dans le métro en ne lui offrant qu'une plaquette de Bi-Profenid et du bain de bouche,
- Cherché mon casque audio pendant 3 jours alors que je le côtoyais 8 heures par jour au boulot, ostensiblement posé sur mon bureau, le jack branché sur l'unité centrale,
- Oublié les 3 ans de la fanny's party alors que je mangeais un petit salé aux lentilles avec mon grand père et des voisins gitans alcooliques,
- Transgressé un de mes plus grands interdits en décidant d'acheter un forfait téléphonique,
- Embarqué une feuille vierge, laissant sur mon bureau celle où j'avais inscrit le digicode de Mathieu,
- Crié devant sa porte et attiré l'attention de tout le 2° arrondissement de Paris,
- Cherché le restaurant gay précédemment cité pendant une heure en défiant toute logique et toute propension à avoir un sens de l'orientation décent,
- Une tronche de deux kilomètres.

samedi 18 février 2006

Pari réussi pour les Wampas avec "Chirac en prison"

Avez-vous entendu parler du dernier single "Chirac en prison" ? Non ? Eh bien empressez-vous de le télécharger car vous n'aurez peut-être pas l'occasion de l'écouter à la radio ni à la télévision.

Didier Wampas explique lors de diverses émissions radio qu'il voulait tester si l'on pouvait parler de tout, en France. Cette sympathique ritournelle, ni diffamatoire, ni franchement méchante, en est le résultat. Elle traite apparemment d'un sujet beaucoup trop polémique pour passer sur nos ondes, à savoir, le fait d’évoquer, sans même accuser, le désir de voir Chirac en prison. Encore plus minable que la censure officielle et assumée, le single sera donc victime de l'autocensure inavouée de la plupart des radios et chaînes de télévision.

C’est ainsi que Oui FM se retrouve quasiment seul à diffuser « Chirac en prison ». Vous pouvez écouter l’interview et le single sur cette page, ou télécharger le mp3 de l'émission.



Il est amusant de constater que les arguments des médias sont sensiblement les même que pour l’affaire « Pas vu pas pris » de Pierre Carles. On parle d’audience, on accuse l’œuvre d’être tout simplement médiocre (comme s’il fallait faire de la qualité pour passer à la télé), mais on ne parle au grand jamais de censure.

Merci aux Wampas de nous rappeler avec humour que l'on vit bien dans un monde de merde :)

Les wampas et Chirac en prison


dimanche 15 janvier 2006

Les mots Ă  la con ou comment parler pour ne rien dire

Nous sommes tous des victimes des mots à la con, qu'on se le dise. Qu'ils prennent racine dans nos tics de langage ou qu'ils soient le signe de notre abrutissement le plus profond, les mots à la con se glissent dans notre logorrhée journalière. Vous savez, celle qui nous pousse à parler de sujets à la con dont on ne connaît rien, à des personnes qui ne savent répondre que des lieux communs.

  • Ecologie :
Affirmation idiote : A cause de l'homme, la planète se réchauffe, c'est l'hallu, on va finir par tous brûler.
Expression passe-partout : c'est clair, mais Vanessa, on meurt tous un jour tu sais.

  • SexualitĂ© :
Intox à "ça se discute" : L'homme perd sa virilité, il met des crèmes et cocotte à donf. La métrosexualité gagne du terrain.
Surréalisme doublé d'une connerie sans nom : C'est certainement à cause des pesticides rendant nos hommes stériles qu'ils choisissent une autre orientation sexuelle.

  • Politique :
Laissez-passer à un argument débile : Si Sarkozy passe en 2007, on assistera à un véritable séisme dans la vie politique française.
Tiens, qu'on parle du loup : En même temps, au jour d'aujourd'hui, c'est le seul qui fait quelque chose. Et puis mon beau-frère s'est fait braqué sa gourmette par un sauvageon, ya plus d'saison.

C'est ainsi que naquis une idée démente dans la tête du talentueux Pierre Merle : écrire un livre sur ces mots (en gras, dans le texte). Aucun sujet n'est épargné et surtout pas les blogs ! Les journalistes et politicards en prennent également pour leur grade à travers de vastes sujets comme l'économie à deux vitesses, la boboïsation, l'utilisation d'expression bouche-trou de type entre guillemets jusqu'aux centaines de mots novlanguiens comme l'immobilisme actif, le terrorisme light, l'égalité positive ou bien l'électeur citoyen.

En somme, un régal pour nos pauvres petits esprits critiques. Ceux qui me côtoient savent que cette ouvrage occupe désormais une place de choix dans mon sac, prêt à être brandi tel un petit livre rouge.

les mots Ă  la con


Sur le mĂŞme sujet :

samedi 14 janvier 2006

Meet the fucking bloggers in bordeaux

Voilà c'est fait ! Ma première réunion blog, c'était hier. Oui, c'est dur de l'avouer, mais je me plie aussi à ce genre de petite sauterie. Malgré la frilosité légendaire des bordelais quand il s'agit de se bouger la couenne, l'enthousiasme était de la partie avec une petite quinzaine de personne toutes plus sympathiques les unes que les autres.

Etre ou pas Ă  fond dans le buzz marketing :)


Les discussions n'étaient ni creuses, ni nombrilistes, ni chiantes. Une bonne soirée en somme ! Cela m'a beaucoup fait penser aux soirées PDA où l'on se rendait sur Lyon/Bron organisé par le grand chef Pavoine ainsi que les deux soirées que j'ai organisé sur Bordeaux il fut un temps ! La première à la concorde, la deuxième au Jacomo.

Bref, si vous êtes sur Bordeaux et que le concept vous intéresse, checkez régulièrement le blog de Beber online, ou de François Goube. Vous aurez l'honneur de m'y rencontrer (si je daigne à vous adresser la parole, ne rêvez-pas !).

Ils en parlent :

mardi 27 décembre 2005

Boutique de déco asiatique sur Bordeaux

Ok, Noël est passé et maman n'a pas trop appréciée votre cendrier en bout de porcelaine reconsituée alors qu'elle essayait d'arrêter de fumer. Votre papa quant à lui fini par être blasé de vos pulls guirlandes où trônent de magnifiques élans. Mais peut être que cela vous donnera des idées pour la prochaine fois.

La boutique en question s'appelle "Kara-e", un nom - si j'ai bien compris - qui désigne en japonais un style de peinture décorative chinoise issu de la dynastie des T'ang. On y trouve un peu de tout à tous les prix, mais l'activité semble beaucoup tourner autour des services à thé aux design chinois ou japonais.

Vous n'habitez pas sur Bordeaux ? Aucun problème, Kara-e livre dans toute la France. Vous pouvez passer commande sur leur site ou par l'intermédiaire de Price Minister ou Ebay. Jetez également un coup d'oeil à leur site Web, de nombreuses photos vous y attendent.

Le dernier mot est pour la boutique : très chaleureuse, accueil parfait :)

service à thé chinois

Kara-E
6, rue Saint-Sernin
33000 Bordeaux

mercredi 7 décembre 2005

Desperate Housewives, désespérément républicain.

Mais dites donc madame Michu ? Qu'est-ce que Desperate Housevives (beautés désespérées) ? Mais comment ça monsieur Mireille ! Vous me voyez fort étonnée de vous apprendre cela ! C'est nouvelle série à la mode dont sont fan les amerloques. Comme moi, vous avez du en entendre parler, un peu comme LOST cet été. Elle fait partie de ces séries que l'on souhaite voir pour regagner un peu de vie sociale au boulot, car tout le monde, de la secrétaire de direction à la technicienne de surface jusqu'aux commerciaux du premier étage, en parlent.

Voilà une série qui, au premier abord, intrigue. Un titre aguicheur, un générique "cosmétiquement pas mal" et une classe moyenne, banlieusarde jusqu'aux homoplates, resplendissante dans toute sa médiocrité. On salive ! On veut du spectacle ! De la vieille bourgeoise tueuse ! De l'adultère en quantité industrielle ! Des palettes d'anecdotes croustillantes !

Certes, de tout ceci, il vous en est offert. Mais encore faut-il supporter ce que le film soutient. Derrière ces airs de critique de l'Amérique profonde à la Dogville, se dissimule un bon gros flan bien flasque, bien mou, qui vous appâte par son enrobage, mais fini par vous donner des flatulences.

Comme dirait un proverbe bien connu, mieux vaut se méfier du silence des pantoufles que du bruit des bottes. Et pardi ! Parmi les sujets puissamment réac' de la droite républicaine bien tradi, on retrouve en vrac :

- la peine de mort que deux protagonistes défendent dans un état où elle n'est pas pratiquée,
- des fauteurs qui payent toujours pour leur méfait. L'ordre est ainsi toujours rétabli,
- des personnages secondaires qu'il importe peu d'Ă©liminer,
- l'adultère vécu comme le pire des pêchers,
- une glorification des valeurs familiales, de la vie de femme au foyer, ébranlée parfois par quelques mésaventures certes, mais toujours avec empathie,
- la présence d'une démocrate (Eddie) évidemment putasse, mauvaise et trompeuse,
- des pédés qui se font casser la gueule, ou dépeints comme des pervers détraqués,
- des asiats qui servent les riches blancs-becs,
- des porto-ricains catholiques sans aucune morale,
- l'avortement totalement occulté dans un débat où il aurait mille fois pu figurer…

On secoue le tout pas trop trop fort, histoire de rester dans le mou tendance gras du bide, et on obtient une auto-critique complaisante et bien teinté politiquement.

Résumons ainsi brièvement qu'est-ce que représente pour le public les personnages de cette série.

Susan est totalement transparente. En un demi-épisode, on peut la cerner et s'identifier. Forcément célibataire pour qu'elle puisse s'envoyer de la chair fraîche, elle semble avoir été conçue pour être au centre de la série, avant que Bree ne lui vole la vedette.

Bree Van de Camp, c'est la femme de la haute, qui sait garder sa dignité. Elle sait recevoir et paraître. Il s'agit également du personnage le plus charismatique. Nul doute que les créateurs de la série se sont amusés avec les traits de sa personnalité, sa caricature tendant souvent vers le burlesque.

Lynette Scavo incarne le fantasme de la revanche de la femme sur l'homme, elle abandonne ainsi son rôle de femme au foyer pour revenir à sa brillante carrière, et bien sûr, elle y fait des étincelles.

Gabrielle est la petite peste amorale qui s'envoie en l'air avec son jardinier. Elle sert d'échappatoire pour soulager les fantasmes de notre bonne vielle ménagère de moins de 50 ans - comme aiment dire les journalistes.

Et les hommes me direz-vous ? Certifiés 100% meuble. Ils sont lâches, banals, détestables. Il est clair qu'ils ne font pas partie de la cible visée. Ils n'ont d'ailleurs aucune vie propre une fois sortie du champ de la caméra.

Et ma conclusion Ă  tout cela ?

Décidemment, toutes ces nouvelles séries me débectent toutes plus les unes que les autres. Le fait qu'elles soient sacrément populaires me fout le bourdon. Sociologiquement cependant, elles peuvent avoir un intérêt. Il faut voir cela comme un portrait fidèle de l'Amérique moderne décomplexée, vu de l'intérieur. Dommage par contre qu'on s'en lasse aussi vite...

Je me retrouve ainsi à la recherche d'une vraie bonne série doté d'un zeste d'originalité et de critiques sincères. Six feet under m'a l'air déjà beaucoup plus à mon goût, mais je suis sûre qu'on peut trouver mieux. Une idée ? (Toute époque confondue)

                 
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